IIoT : les grands défis de l’industrie électronique française en 2020

LACROIX Electronics

L’IoT (Internet Of Things) s’immisce partout. Cette promesse en trois petites lettres ouvre de grandes portes : celles des objets communicants, capables d’intelligence et d’interaction avec leur environnement. La croissance de l’IoT était jusqu’alors tirée par les secteurs qui s’adressent au grand public via la génération de données personnelles (montre, domotique, voiture connectée). Demain, c’est la génération de données industrielles qui dominera avec l’I-IoT car la quasi-totalité des produits de la sphère industrielle embarqueront des capteurs.  

C’est grâce à la capacité d’innovation des start-up qu’une multitude de nouveaux usages dans l’univers industriel ont émergés. Depuis une dizaine d’années, les entreprises prennent le pas de cette transformation et cherchent à améliorer leurs performances opérationnelles ou à développer de nouveaux services. Tout cela est rendu possible grâce au traitement des données générées par les équipements industriels connectés. Ainsi, l’IoT permet de rendre les villes, les bâtiments, les infrastructures urbaines et les biens industriels intelligents; pour mieux gérer la consommation d’eau et d’énergie, pour permettre la maintenance prédictive des machines, pour optimiser la chaîne logistique et le transport de biens, ou encore pour soutenir l’agriculture responsable.

En comparaison au marché grand public, les besoins des industriels pour leurs équipements connectés sont particulièrement complexes. Ils doivent répondre à des exigences de robustesse, d’efficacité énergétique, de fiabilité, de simplicité d’installation et de sécurisation des données. Il s’agit alors d’un vrai défi à relever pour l’industrie électronique qui les accompagne dans la concrétisation de leurs projets. Il faut résoudre une équation à plusieurs variables : fonctionnalités standards ou spécifiques et innovantes, délais de mise sur le marché très courts, contrainte de prix forte et capacité de montée en production de masse… En ordre de marche, l’industrie électronique répond aux besoins actuels ainsi qu’à l’évolution du marché. En effet, ces mêmes clients industriels chercheront tous à terme à intégrer cette connectivité nativement au cœur de leur équipement. À titre de comparaison, nous avons tous connu le GPS que nous accrochions au tableau de bord. Désormais, le GPS est intégré en première monte à votre voiture.

Et le rôle de l’industrie électronique va bien au-delà de la performance des objets connectés, qu’elle va développer et produire pour ses clients. Les experts de l’électronique et de la data doivent être force de conseil auprès de leurs clients pour transformer leur offre tout en veillant à limiter l’empreinte environnementale des objets et des fonctionnalités IoT.

Par quels moyens ? Le smart data, via le edge computing notamment, qui consiste à remonter uniquement l’information nécessaire; a contrario du big data, qui remonte une profusion de données et nécessite des besoins extrêmement énergivores en serveurs informatiques. Ou bien encore, en proposant aux clients industriels des solutions pour optimiser encore et toujours la consommation d’énergie de l’objet, y compris côté R&D en travaillant sur des solutions renouvelables (du type energy harvesting ou solaire). Enfin, c’est en proposant une approche d’éco-conception des produits IoT que l’industrie électronique peut jouer un rôle dans l’enjeu mondial de préservation de notre planète. L’objectif final est de réduire autant que possible l’impact environnemental du produit tout au long de son cycle de vie.

 

L’IoT industriel est donc un monde en pleine transformation, dans lequel les électroniciens ont une carte clef à jouer. Et la filière électronique française est prête à relever le défi !

Chronique de Stéphane Klajzyngier

Stéphane Klajzyngier President LACROIX North America

Cet article est extrait d’une chronique signée par Stéphane Klajzyngier, Directeur Général Exécutif de l’activité Electronics de LACROIX.

Dans les années 90, il rejoint le monde de l’électronique, puis l’industrie du mobile chez Alcatel lors de son déploiement en Asie et chez Radio Frequency Systems en tant que président. En 2015, il devient Directeur Général Exécutif de l’activité Electronics de LACROIX.